Le théâtre du Point Rouge, à la Chapelle Basse-Mer
Des centaines de fois, j'ai descendu ou relevé l'écran de la scène lorsque j'étais projectionniste au cinéma Jacques DEMY, afin de laisser la scène à la troupe de théâtre qui partage ce lieu.
Je n'hésite pas longtemps, l'équipe me paraît sympathique (on avait de temps à autre des contacts techniques, partageant certains matériels de l'espace Jacques DEMY
Aussi, dès ma démission annoncée du cinéma, j'ai immédiatement été approché par deux assos : le Patrimoine et le Point Rouge. L'une pour faire le site internet, l'autre pour s'occuper de la régie (son et lumière)
Et là, depuis quelques mois, nous répétons une pièce qui sera jouée pendant tout le mois de mars. Je m'occupe du son, une partie qui m'a toujours bien plu, depuis l'adolescence.L'arrière de l'écran, lors d'une projection (à une école)
J'ai l'impression d'être comme Alice au pays des merveilles, ma main semble être passée au travers de l'écran, pour y découvrir un monde inconnu pour moi, et tellement différent de celui du cinéma. Au cinéma, le projectionniste est un passeur d'images, images elles-mêmes fabriquées par toute une industrie
J'ai adoré faire ça, d'ailleurs le site du Patrimoine dont je m'occupe reprend un peu ce coté "Faire découvrir au plus grand nombre" des articles et documents qui dormaient... Ce qu'il y a derrière un écran de cinéma, c'est assez mystérieux. Tout y est noir, des rideaux noir, des objets noirs, des coulisses avec un sas noir, et tout d'un coup : la troupe, tout le monde parle, se change, répète, mange, boit, rit, on change de monde en 3 secondes, c'est assez magique... On y parle cour et jardin, et puis on retrouve le fonctionnement des assos, avec les différentes commissions, la répartition des tâches.Au théâtre, on "fabrique" (joue) une pièce, avec toutes les directives de la metteuse en scène, les textes, les enchainements de scènes, chorégraphies et placement des comédiens, tout doit être réglé au cordeau, le tout dans une bonne ambiance, avec des règles que j'ignorais totalement (notamment les échauffements). Des fous-rires viennent parfois divertir la répétition, nul ne s'en plaint ! Et puis il y a surtout cette ambiance de troupe qui me plait bien, on travaille ensemble à une construction commune, en bonne humilité, chacun faisant de son mieux, ça, ça me convient tout à fait.
Ah, j'allais oublier un détail : la régie se trouvant bien sûr dans le fond de la salle, mon nouveau poste se trouve donc à 2 mètres de la cabine de projection du cinéma. Cocasse, non ?
Venant de la projection, on me propose donc de m'occuper du son et des lumières, avec un collègue déjà en place depuis un moment. Moi, la technique, ça m'a toujours bien branché, aussi je prends la partie son, qui me plait bien.
C'est ma première année, je découvre l'organisation sur l'année. On ne me contacte que fin décembre, pour commencer les répétitions ou filages dès janvier, on a donc 2 mois pour répéter, et on joue tout le mois de mars. Donc 3 mois assez intenses (mais le reste de l'année est assez cool.
Comme dans chaque association, il y a différentes commissions où l'on peut s'inscrire, en fonction des ses goûts ou compétences. Je m'inscris donc dans la partie "décor", et bien sûr, son et lumière. Pour les décors, on nous donne une liste de ce qu'il faut chercher, ou fabriquer. Ma compétence est assez étrange : je sais bien faire les nœuds de pendu, j'en fait une bonne dizaine. Mais je ne fais pas que ça, je cherche et trouve quelques éléments de décors.
Je découvre aussi, comme c'est ma première année au théâtre, l'organisation, la construction des décors, le montage, les répétitions et tout le rituel spécifique au théâtre, les échauffements de voix, et également physiques
Ça s'est bien passé l'an dernier, je continue donc de m'occuper du son cette année. Et du son, il va y en avoir pas mal cette année. Avec Marie, on se fait une petite réunion pour préparer tout ça, je lui fais quelques mixages que j'espère appropriés, et on démarre les répétitions dès le début du mois de janvier, comme l'an dernier.
8 femmes, auxquelles on a rajouté un petit rôle pour un homme : Gilles, qui joue depuis... 50 ans dans la troupe. Petite adaptation pour la scène finale, où le père apparait donc quelques minutes, écoutant un long monologue. Sympathique hommage à Gilles..
Cette année, une célèbre pièce, que personnellement je connaissais par le film de François Ozon : 8 femmes. Le choix a été accepté de ne faire jouer en principe que des femmes, à une exception près : Gilles Alleau, l'un des plus anciens de la troupe joue en effet sa cinquantième année. Lui imposer une pause eut été dur. Un rôle a été adapté...
Une particularité de la pièce: il y a un piano ! Je ne peux résister, entre les répétitions, à jouer quelques acccords...